SURVEILLER ET MESURER L’OPINION PUBLIQUE

Dans un État aussi centralisé que la France du Premier Empire, le renseignement  politique et les mesures de l’esprit public étaient déterminant dans la volonté de contrôle gouvernemental sur l’ensemble du territoire. Le regain d’intérêt pour l’esprit public n’est pas uniquement dû à l’inventivité personnelle du comte Jean-Pierre Bachasson de Montalivet (ministre de l’Intérieur depuis octobre 1809). La guerre contre la Russie en est le contexte. Il est en effet intéressant de noter que l’esprit public intéresse l’administration au moment où les difficultés militaires s’accumulent[1] : Les dispositions patriotiques des Français face à l’ennemi sont ainsi testées, autant que le besoin d’assurer l’efficacité de la conscription. Ne pas avoir vu venir le pire (les refus d’intégrations aux armées, les troubles, les révoltes) était chose dont on voulait se prémunir.

Les préfets :

En octobre 1810, dans un contexte de début de crise économique, Montalivet avait annoncé aux préfets[2] l’ouverture d’un nouveau type de correspondances consacrées à la circulation des rumeurs, grâce à laquelle il entendait notamment indiquer quelles informations ou appréciations répandre pour y faire pièce[3]. Le ministre de l’Intérieur avait l’intention de signaler hebdomadairement aux préfets certaines rumeurs circulant à Paris, à charge pour eux d’indiquer en retour si elles affectaient leurs départements.

Puis en novembre 1812, durant la campagne de Russie, il demanda aux préfets l’envoi de rapports mensuels[4] ciblés sur les trois éléments suivant :

– Les faits remarquables qui ont lieu dans le département (les événements, les regroupements, les crimes, les suicides,…).

– Les bruits populaires qui circulent, de toutes les fausses nouvelles qui se débitent et de l’impression qu’elles font sur les esprits.

– L’effet que produisent les diverses mesures du gouvernement au moment où il en ordonne l’exécution.

Il réitère plusieurs fois sa requête lors de lettres adressées aux préfets. Celle qu’il rédige le 27 février 1813 nous révèle ces attentes principales :

« Je vous ai fait connaître plusieurs fois, Monsieur le préfet, mon désir d’être informé exactement des bruits qui circulent dans votre département sur les affaires publiques. Je vous ai engagé à me rendre compte avec soin et tous les mois de ceux de ces bruits qui vous paraîtraient susceptibles de fixer l’attention de l’administration et de l’effet qu’ils produiraient sur l’esprit de vos administrés […] Je mets de l’intérêt à connaître dans les circonstances actuelles, la situation de votre département sous le rapport de l’opinion et des bruits que peuvent chercher à répandre des gens mal intentionnés »[5].

Malgré les relances de Montalivet, plusieurs préfets négligeront d’envoyer avec régularité les rapports attendus d’eux. Pour justifier parfois un retard de deux mois, au moins, certains évoquent l’absence de rumeurs valant de retenir l’attention. D’autres feront sentir que les bruits publics ne sont guère dignes de longs développements et s’excuseront presque de rapporter des absurdités. Mais dans la majeure partie des cas, ce sont la perception d’inutilité de ces rapports réguliers et le manque de motivation des préfets qui en sont la souche. Parmi eux, les préfets des départements de la Creuse, de l’Aube et de la Nièvre, confiront au ministre les gênes qu’ils encourent :

« Entreprendre de rendre compte à votre Excellence de tous les bruits relatifs aux affaires publiques qui circulent dans un département qui ne compte pas de communes au dessus de quatre mille âmes, serait une tache dont l’accomplissement serait aussi pénible pour votre Excellence que pour moi. J’aurais à la fatigue de mille commérages plus absurdes les une que les autres et je ne croirais pas remplir ses intentions puisque je ne la mettrais pas à même d’apprécier l’esprit public. Je ne vous parlerai donc Monseigneur, que des bruits qui ont acquis de la consistance ou de ceux qui ont paru produire quelques sensations »[6].

« Monseigneur. Les événements qui viennent d’avoir lieu vous font désirer le rétablissement de la correspondance particulière ordonnée par vos circulaires des 25 octobre, 23 novembre, 18 décembre 1810 où vous attachez de l’importance à connaître les bruits qui se répandent dans le public. Vous en instruire exactement est une tâche assez peu satisfaisante, mais je la remplirai puisque vous le désirez »[7].

« Sur ces bruits, je serai toujours mal instruit parce que je suis fort peu causeur, excepté dans mon intimité, et que je n’en ai point ici et ne suis point désireux d’en avoir. Peut-être même est-ce par la facilité que je trouve à vivre sans aucune sujétion de société que ma fonction me plaît tant. Je ne vois personne ou je vois cent personnes à la fois, et comme j’ai toute ma vie eu un souverain mépris pour les propos et dégoût insurmontable pour les bavards, il m’est impossible de connaître tous ces bruits »[8].

Les préfets se tenaient informés par leurs propres conversations avec leurs administrés. Certains tentaient aussi de se tenir directement au courant de l’orientation des discussions populaires grâce à des agents mêlés à la population, et lors de la levée des conscrits auquel ils assistaient. D’autres informateurs potentiels étaient à la disposition des préfets et des sous-préfets, censés les seconder : les maires, les officiers de gendarmerie, les employés des impôts, les juges de paix, les commissaires de police et les gardes champêtres. Ces derniers, par leur connaissance sans équivalent des campagnes, pouvaient rendre d’éminents services.

On aurait pu imaginer que les rapports administratifs privilégieraient l’opinion des notables. Il en est tout autrement. La diversité sociale de l’opinion n’est pas absente des correspondances, comme nous le montre une lettre du préfet du département du Mont-Blanc au ministre de l’Intérieur :

« Monseigneur. J’ai eu l’honneur d’écrire à votre excellence une première lettre confidentielle le 18 novembre dernier relativement aux bruits qui circulaient dans mon département et à l’espoir qui animait mes administrés. Je dois compte à votre excellence des remarques que j’ai pu faire à cet égard pendant le mois qui vient de s’écouler. Rien n’était plus propre à favoriser l’expression des sentiments de chaque classe de la société que l’incertitude où l’on a été pendant une grande partie du mois de décembre sur les opérations de l’armée et sur les événements qui pouvaient intéresser en particulier la personne de Sa Majesté. […] Les fonctionnaires m’ont témoignés que cette sollicitude inséparable de leur dévouement personnel à l’Empereur. Les ecclésiastiques dont il est toujours difficile d’apprécier les véritables sentiments ont redoublés de réserve et de circonspections. On a pu voir dans les classes des anciens nobles et des partisans de la Révolution que les individus extrêmes de l’une et de l’autre seront toujours suspects et doivent être également surveillés »[9].

De temps à autre, les rapports se fixent sur une catégorie particulière. On rapporte la façon de voir « de la partie raisonnante du département »[10]. Mais la plupart du temps, lorsqu’il est question des impôts indirects (les droits réunis) ou de la conscription, c’est le peuple qui est le thème central des rapports. Dès lors, les classes populaires seront évoquées en fonction de la proportion des craintes qu’elles suscitent.

Toutefois, malgré la richesse de ces textes, nous devons conserver une certaine distance sur la valeur des appréciations formulées par les préfets. Selon leurs personnalités et leurs sincérités, les informations transmises ne correspondent nécessairement pas aux réalités de leurs départements. Les préfets désiraient habituellement les présenter sous le meilleur jour. Ils garantissaient le calme de la population et le soutien à l’Empire. Néanmoins, si leurs rapports comportent des écarts avec leurs perceptions véritables de la situation, ceux-ci ne peuvent excéder une certaine limite. En effet, le ministre de l’Intérieur a la possibilité de démentir leurs appréciations, les préfets ne détenant pas le monopole de l’information envoyée vers Paris. Des renseignements sur la situation générale des départements pouvaient éventuellement parvenir des généraux commandant les divisions militaires au ministre de la Guerre, ou encore des évêques nommés par l’Empereur à celui des Cultes. Les agents de diverses administrations correspondaient avec la capitale, comme ceux de la Police.

La police impériale :

Le 25 mars 1811, Anne-Jean-Marie-René Savary (ministre de la Police, successeur de Fouché) renforça grâce à un décret, la présence sur l’ensemble du territoire d’un haut personnel de police dépendant directement du ministère. Ce décret créa en autre cinq directeurs généraux de police[11] et trente-quatre commissaires spéciaux de police dans des ports, des villes frontières et des villes moyennes[12].

La Police impériale est une police de prévention et d’observation[13]. Elle agit sous le prétexte de la préservation de l’ordre politique et social dont dépend le maintien des acquis révolutionnaires. Elle s’occupe donc finalement moins de l’analyse des phénomènes d’opinion que de la gestion du maintien de l’ordre et de la prévention des complots. L’esprit public n’apparaît que sous la forme approximative d’ordre public. Même lorsque son terme est mis en avant, son sens subit en réalité un affaiblissement de sens très important par rapport à la période révolutionnaire. Son ministère obtenait des indications sur l’état des esprits dans le cadre de sa correspondance avec les préfectures, mais surtout, là ou il s’en trouvait, grâce à ses agents, directeurs et commissaires généraux, commissaires spéciaux, et par un nombre d’espions. Les commissaires sont nommés par le ministre de la Police et correspondent directement avec lui. Jean Tulard remarque à bon droit que : « Tout part du quai Voltaire et aboutit dans le cabinet du ministre de la Police »[14]. Les espions quant à eux, sont chargés par les lieutenants de police de sonder les humeurs populaires. Ils sont recrutés dans divers milieux. On n’y retrouve des cabaretiers, des prêtres défroqués, des chouans repentis, des nobles ruinés et d’anciens conventionnels[15]. Leurs nombres évoluent selon l’importance des enquêtes. Ainsi, le très ultra Ferdinand de Bertier évalue que parmi les « hommes d’action » pris dans le peuple et susceptibles d’agir un complot, un sur trois au moins appartient à la police[16]. Ces mouchards sont payés sur des fonds spéciaux de police, sommes laissées à la discrétion du ministre et prélevées essentiellement sur le produit des jeux.

Cette administration transmet des rapports à Savary, qui en informe l’Empereur par des bulletins quotidiens. Ces feuillets permettent évidemment de relever ce que Savary sélectionnait parmi la correspondance courante du ministère[17]. Ces opinions peuvent aussi parfois être relevées, entre autres objets, dans ce que l’on a appelé à l’époque impériale la statistique personnelle et morale. Il n’existe malheureusement pas d’études précises sur cette statistique policière. François Burdeau estime qu’elle débute en 1807 et consiste à relever « les opinions politiques des notables, les antécédents des propriétaires et fonctionnaires, les noms des demoiselles à marier »[18].

Par la suite, Savary demandera à Napoléon d’élargir les pouvoirs de son ministère sur les officiers de gendarmerie. Napoléon lui répondra de manière positive dans un rapport de mars 1812 :

« Les lois et les règlements ont pourvu à cela. Le ministre de la police a le droit d’exiger de la gendarmerie tous les renseignements qu’il lui plaît »[19].

La gendarmerie :

La gendarmerie a un rôle indéniable dans l’acquisition de renseignements propres à l’évaluation de l’opinion publique. Parcourant les chemins, traquant les déserteurs, les vagabonds et « les oisifs », surveillant les voyageurs, elle place dans sa ligne de mire des acteurs mobiles, automatiquement en tort, qui sont propices à la diffusion de rumeurs et de faux bruits[20]. Il est néanmoins regrettable pour l’historien que ces archives ne furent conservées pour la période étudiée.

Gendarmerie impériale

Source : Musée de la Gendarmerie nationale, Melun, France.

Gendarme impérial

Source : Gendarme impérial, Musée de la Gendarmerie nationale, Melun, France.

Gendarmerie impériale en 1812

Source : La gendarmerie impériale en 1812, gravure de 1887, musée de la Gendarmerie nationale, Melun, France.

Les agents personnels de Napoléon :

A cette surveillance générale des bruits populaires par l’administration, s’ajoute l’envoi d’espions pour effectuer des études plus approfondies selon les demandes personnelles de l’Empereur. Napoléon reconnaîtra leurs existences, à Sainte-Hélène :

« Douze personnes distinguées d’opinions différentes : jacobins, royalistes, républicains, impériaux, ayant mille francs par mois, lui apportaient chaque mois des rapports sur l’état de l’opinion publique relativement aux actes du gouvernement, à l’état des choses en France. Lavalette recevait ces rapports cachetés et me les apportait. Après les avoir lus, je les brûlais. Mes ministres, mes amis ignoraient que je reçusse ces communications si importantes pour moi »[21].

Parmi ces enquêtes se trouve notamment la surveillance des salons organisés par Joséphine de Beauharnais, impératrice répudiée, ce qui n’est pas sans susciter une certaine mutation des conversations, telle que nous l’indique la baronne de Vaudey de Vellexon :

« Nous étions bien embarrassés de chercher quel pouvait être l’espion chargé par l’Empereur de lui rendre compte de toutes les actions de Joséphine. Nul doute qu’il ne fût admis dans le salon, puisque les faits qu’il racontait s’y passaient presque toujours. Cette idée d’un espionnage établi parmi nous était tout à fait pénible. On ne savait sur qui arrêter sa pensée. Depuis, j’ai appris, d’une manière certaine, que cet espion était l’officier de gendarmerie. […] La pensée qu’un homme placé dans la haute position de l’Empereur pût descendre jusqu’à donner le droit à un inférieur de surveiller les actions de sa femme, paraît impossible, et cependant c’est un fait positif »[22].

Maréchal Bon-Adrien Jeannot de Moncey (1754-1842)

Source : Portrait du maréchal Moncey, lithographie extraite de « Iconographie des contemporains depuis 1789 jusqu’à 1829 », premier tome, 1833, musée de la Gendarmerie nationale, Melun, France.

Maréchal Bon-Adrien Jeannot de Moncey (1754-1842)

Source : Buste du maréchal Bon-Adrien Jeannot de Moncey (1754-1842), Premier Empire, inv 2569, Musée de la Gendarmerie nationale, Melun, France.

Général Savary, duc de Rovigo (1774-1833)

Source : Portrait du général Savary entre 1803 et 1815, gravure, musée de la Gendarmerie nationale, Melun, France.

Général Étienne Radet (1762-1825)

Source : Portrait du général Radet entre 1800 et 1815, gravure entourée d’un lavis, musée de la Gendarmerie nationale, Melun, France.


Notes

[1] La même approche était apparue lors des enquêtes révolutionnaires de l’année 1792.

[2] Le bicentenaire de la création des préfectures a donné lieu à une faible moisson. On peut citer deux titres, d’un intérêt inégal. Edouard EBEL, Les préfets et le maintien de l’ordre public en France au XIXe siècle, Paris, éd. La Documentation française, 1999 ; et Les préfets, 1800-2000, Deux siècles au service de la France, Association du corps préfectoral et des hauts fonctionnaires du ministère de l’Intérieur, Paris, Imprimerie Nationale, 2000.

[3] Archives Nationales, F1a 26/1, ou N1a 51/2, ou F1c I 25, circulaires des 25 octobre, 11 et 23 novembre, et 18 décembre 1810.

[4] Nous ne possédons pas la circulaire de Montalivet expédiée entre le 9 et le 14 novembre 1812, selon les cas, à l’origine de la correspondance régulière exclusivement consacrée à la situation morale des départements. Pas de trace de cette lettre dans les archives du ministère de l’Intérieur regroupant des circulaires, selon un ordre chronologique ou thématique (Archives Nationales, F1a28 : 1812 ; F1a 51/2 : Politique et administration générale, 1792-1852).

[5] Archives Nationales, F1/c/125.

[6] Extrait de la lettre du préfet du département de la Creuse (Camus Dumartroy) au ministre de l’Intérieur, Guéret, 6 janvier 1813, Archives Nationales, F1/cIII/Creuse/9.

[7] Extrait de la lettre du préfet du département de l’Aube (Charles-Ambroise de Caffarelli du Falga) au ministre de l’Intérieur, Troyes, 12 novembre 1812, Archives Nationales, F1/cIII/Aube/8.

[8] Jean TULARD (1933-), « Joseph Fiévée, conseiller secret de Napoléon », dans Les inconnus de l’Histoire, Paris, éd. Fayard, 1985. Lettre de Joseph Fiévée, alors préfet du département de la Nièvre (mars 1813 – mars 1815) au ministre de l’Intérieur.

[9] Extrait de la lettre du préfet du département du Mont-Blanc au ministre de l’Intérieur, Chambéry, 1er janvier 1813, Archives Nationales, F1/cIII/Mont-Blanc/3.

[10] Extrait de la lettre du préfet du département de la Meuse inférieure au ministre de l’Intérieur, Chambéry, 4 mars 1813, Archives Nationales, F1/cIII/Meuse inférieure/5.

[11] Georges CARROT, Histoire du maintien de l’ordre en France, Toulouse, éd. Presses de l’Institut d’Etudes Politiques, 1984, p. 294. Les villes dotées d’un commissariat général sont : Gênes, Livourne, Rotterdam, Munster, Lyon, Bordeaux, Marseille, Boulogne, Brest, Toulon, Saint-Malo, Lorient, Le Havre, Strasbourg, Anvers, Bayonne, Perpignan, Flessingue.

[12] Georges CARROT, Histoire du maintien de l’ordre en France, Toulouse, éd. Presses de l’Institut d’Etudes Politiques, 1984, p. 294. Les 34 sièges des commissariats spéciaux sont : Verceil, Sarzane, Mont-Cenis, Parme, Orbitello, Civita-Vecchia, Terracine, Spoletto, Texel, Embden, Groningue, Zwoll, Terweere, Lübeck, Cuxhaven, Varel, Brême, Brémerlé, Wesel, Ostende, Dunkerque, Nice, Morlaix, La Rochelle, Mayence, Cologne, Genève, Pontarlier, Huningue, Sète, Nantes, Rouen, Caen, Toulouse.

[13] Georges CARROT, Histoire de la police française, Paris, éd.  Tallandier, 1992, p. 114. Georges Carrot estime ainsi que « plus qu’une police d’action, c’est une police d’observation et de surveillance poussée à un suprême degré d’efficacité ».

[14] Jean TULARD (1933-), « La police de Napoléon : un facteur oublié de la centralisation napoléonienne », dans L’administration territoriale de la France, 1750-1940, Actes du colloque d’Orléans, 30 septembre, 1er et 2 octobre 1993, textes réunis par Michel Pertué, Orléans, éd. Presses Universitaires d’Orléans, p. 347.

[15] Nous verrons à ce sujet, Arlette FARGE, Dire et mal dire. L’opinion publique au XVIIIe siècle, Paris, éd. Seuil, 1992, ainsi que Jean TULARD (1933-), Joseph Fouché, op.cit., p. 183 et Gilles MALANDAIN, article « Les mouches de la police et le vol des mots. Les Gazetins de la police secrète et la surveillance de l’expression publique à Paris au deuxième quart du XVIIIe siècle », Revue d’histoire moderne et contemporaine, juillet-septembre 1995, p. 376-404.

[16] Ferdinand DE BERTIER DE SAUVIGNY (1782-1864), Souvenirs d’un ultra-royaliste, Paris, éd. Tallandier, 1993, p. 73.

[17] Du fait de leur mauvais état de conservation, nous n’avons pu examiner les exemplaires des bulletins remis à l’Empereur (gardés dans la série AF IV des Archives Nationales). Nous avons consulté les exemplaires, théoriquement identiques, conservés par le ministère de la Police (dans la série F7 des Archives Nationales).

[18] François BURDEAU, Histoire de l’administration française du XVIIIe et XIXe siècle, Paris, éd. Montchrestien, 1989, p. 84-85.

[19] Correspondance entre Savary et l’Empereur, 15 mars 1812 – Arthur CHUQUET (1853-1925), Inédits Napoléoniens, Paris, éd. E. de Boccard, 1914-1919.

[20] Sur la gendarmerie, les titres les plus significatifs sont : Jean-Noël LUC, La gendarmerie, de la Révolution à l’entre-deux-guerres, revue de gendarmerie nationale, hors-série Histoire, novembre 2000 ; Jean-Noël LUC (sous la direction), Gendarmerie, État et société au XIXe siècle, Actes du colloque organisé les 10-11 mars 2000 par le Centre de recherches en Histoire du XIXe siècle et le Service Historique de la Gendarmerie Nationale, Paris, Publication de la Sorbonne, 2002 ; Aurélien LIGNEREUX, Gendarmes et policiers dans la France de Napoléon : le duel Moncey-Fouché, Paris, Service Historique de la Gendarmerie Nationale, 2002.

[21] C’est ce qu’indique un passage du mémorial de Sainte-Hélène, cité par Jean STOETZEL (1910-1987) et Alain GIRARD (1914-1996), Les sondages d’opinion publique, Paris, éd. Presses Universitaires de France, 1973, p. 39.

[22] DE VAUDEY DE VELLEXON, Souvenirs du Directoire et de l’Empire, Paris, éd. de Cosson, 1848, p. 48.

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QUELQUES CONCLUSIONS

Aux termes de notre investigation où nous avons parcouru les principaux secteurs de l’information, quelques conclusions méthodologiques s’imposent. C’est  d’abord la multiplicité des sources et de son extrême diversité : Disparité des matériaux, différence des genres, inégalité des formats et des personnalités des auteurs. La considération de certaines constantes et la détermination d’un nombre relativement restreint de genres nous ont permis d’introduire dans ce désordre un minimum de clarté.

« Qu’est ce que le gouvernement ? », s’interrogeait Napoléon, « Rien s’il n’a pas l’opinion ». Cette opinion[1], si délicate à manier, est un sentiment qui parcourt le peuple à un temps donné et qui le lie à ses dirigeants. L’apparition de cet élément social n’est pas récente. Mais il a pris un tournant décisif en 1789, lorsque pour la première fois les bases même de la société française ont pu être remises en cause par les mouvements du peuple. Mais encore eut-il fallut ici faire la part entre ce qui émanait réellement du peuple, entendu comme le petit peuple, et de la bourgeoise qui n’a jamais vu dans ces prises de positions révolutionnaires qu’un moyen d’accéder à un rang que leur condition populaire ne leur permettait pas d’atteindre. Au début de la Révolution, les hommes du peuple suivaient encore des meneurs, soit par tradition, soit par sentiment de libération. Avec l’Empire, les réactions du peuple tendaient à être unifier par une politique de gouvernement des esprits savamment orchestrées. L’idéologie dominante était source d’acculturation mais également de contre culture, les sentiments et les expressions du peuple allaient se raviver au fur et à mesure que le poids des guerres se faisait plus oppressant. Viendra le temps de l’éveil, de l’affirmation : Peut-être est-ce le sens à donner à l’Histoire de l’opinion publique, une évolution progressive vers la conscience d’elle-même ?

Comment les Français allait-ils réagirent face à la campagne de Russie ? Comme l’on pouvait s’y attendre, il n’y a pas une opinion commune mais plusieurs opinions. Cette pluralité des psychologies collectives, nous amène à reconnaître la variété des communautés sous le Premier Empire. Celles-ci, émergent, réagissent, se cristallisent selon différentes phases entre janvier 1812 et mars 1813, correspondant aux conjonctures de la crise économique et de la guerre. Plusieurs sentiments[2] prédominent :

– La montée de la russophobie, qui avait déjà fortement imprégné les classes populaires en 1799, confiait un soutien moral à Napoléon. Cette haine permettait de légitimer « une guerre juste », contre le seul véritable allié que la France possédait depuis 1807. Cette russophobie ne cessera d’ailleurs d’augmenter par la suite[3].

– L’enthousiasme à mettre fin aux menaces de la Russie, mais également la crainte à s’embarquer dans une guerre longue et coûteuse. L’incrédulité quant à l’affaire Malet et à la persistance des oppositions qui s’expriment de manière plus ou moins clandestine.

– La fierté, la joie lors des faits d’armes victorieux, mais comme dans toutes batailles, le deuil pour chaque familles de voir un défunt fils, frère ou fiancé mort au combat, et qui ne sauront jamais sur quel morceau de terre étrangère aller se recueillir.

– La stupeur, la consternation et la désillusion qui firent place à tout le reste en décembre 1812 lorsqu’on connu les conditions de la retraite de la Grande Armée, devenue affaiblie et traquée, victime de la faim, des intempéries, du froid et des attaques indignes des Russes, soldats et partisans compris[4].

En 1813, les Français redécouvrent ainsi les réalités de la guerre et leur véritable sphère d’appartenance. Pourtant, ils ne réagirent guère de manière offensive contre le régime napoléonien. Ils n’éprouvent ni élan patriotique, ni rébellion ouverte : Seulement une obéissance, peut-être une résignation, couvrant d’ailleurs des différences sensibles, selon les régions et les catégories sociales. Une nouvelle fois, ils remettent leurs destins dans celui de Napoléon. Cette fascination, cette foi en l’Empereur est visible sous la plume d’Etienne-Denis Pasquier qui résume cette période par ces mots :

« Dans cette épouvantable crise, Napoléon resta admirable par la force de son caractère, par les ressources de son esprit. Si lui seul avait pu concevoir et oser une si folle expédition, lui seul pouvait n’y pas succomber tout entier. Telle était la puissance qu’il exerçait sur les hommes qui périssaient à sa suite, que pas un signe de désobéissance ne s’est manifesté, que pas un murmure ne s’est fait entendre dans cette armée succombant sous le froid et la faim ; un pareil exemple n’a peut-être jamais été donné au monde »[5].

Certes, le « grand homme » était dans l’errance. Il venait de perdre près de 500 000 hommes, et ceux sans avoir anéanti les dernières forces de l’Empire russe. Mais tous pensaient qu’avec son retour dans le pays, il allait se ressaisir, tout réparer et assurer de nouveau le salut du pays.


Notes :

[1] Le terme « opinion », employé seul sans adjectif dans les textes du début du XIXe siècle, est le plus proche historiquement de l’idée que nous avons aujourd’hui de la notion d’ « esprit public ». De nos jours, la moindre de ses expressions se trouve enserrée dans un mécanisme analytique, politique ou économique, conduisant à sa prise en compte immédiate à des fins de profit. C’est l’apogée d’un système qui fait des citoyens des agents de changements instantanés, mais dont la perversion conduit à favoriser le consommateur ou le clientélisme. L’ « esprit public » n’a plus grand place à trouver dans un tel système, même s’il peut encore y coexister en certaines occasions.

[2] Certains nous reprocheront sûrement d’avoir fait une part trop grande à des termes aussi ambigus que la passion et les sentiments, se demandant quelle place ceux-ci peuvent bien trouver dans un travail scientifique ? Nous répondrons toute la place, tant ils constituent la trame même de toute vie.

[3] Le durcissement réciproque des haines entre Français et Russes s’accentue lors la campagne de Russie. En dépit des ordres officiels, les soldats russes faient prisonniers par la Grande Armée sont le plus souvent exécutés. Le général Roman Soltyk (1790-1843) atteste ainsi de tortures et de massacres de prisonniers par des soldats espagnols. En réponse à ces violences et au crédit donné à la rumeur selon laquelle Moscou avait été brûlée par la volonté de Napoléon, l’occupation russe en France fut particulièrement douloureuse et nombre de mauvais traitements furent infligés aux prisonniers de la Grande Armée (presque tous ouvriers et paysans) : Sur 150 000 qui connurent la captivité, il n’en rentrera qu’environ 30 000. – Voir Jacques HANTRAYE, Les cosaques aux Champs-Elysées, l’occupation de la France après la chute de Napoléon, Paris, éd. Belin, 2005, p.19, ainsi que Dominique GALOUZEAU DE VILLEPIN (1953-), La chute ou l’Empire de la solitude, 1807-1814, Paris, éd. Perrin, 2008, p. 265.

[4] Les partisans (composés de paysans, de milices et d’anciens militaires) opéraient par bandes oscillant de quelques dizaines à plusieurs milliers d’hommes, la principale étant dirigée par Denis Vassilievitch Davydov (1784-1839). Ils formaient en quelque sorte l’infanterie des Cosaques.

[5] Etienne-Denis PASQUIER (1808-1844), Histoire de mon temps. Mémoires du chancelier Pasquier, publiés par M. le duc d’Audiffret-Pasquier, 6 volumes, Paris, 1893-1894.

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L’APPEL DES HOMMES SOUS LES DRAPEAUX

Afin de mener une guerre rapide, Napoléon compte sur un engagement impressionnant du nombre de troupes, réparties en quinze corps d’armes [1], la Garde et les armées de Yorck et Schwarzenberg [2]. 691 500 hommes, la plus grande armée européenne, une force de frappe sans équivalent jusqu’alors, renforcée par l’alliance de l’Autriche et de la Prusse [3]. Ce chiffre n’est pas sans susciter la peur des mères de familles de voir leurs fils partir à la guerre [4]. Les levées d’hommes se multiplient dans l’Empire français : 120 000 conscrits qui n’ont pas vingt ans, et 17 000 de ceux qui ne devaient partir que l’année suivante. On mobilise également 100 cohortes du premier ban de la Garde nationale qui n’est pas encore organisée, c’est-à-dire tout le contingent valide des hommes de vingt à vingt-six ans, qui devaient garder les frontières, les places fortes et assurer la sécurité intérieure [5].

Source : « Le Départ du conscrit », gravure sur bois, imagerie Pellerin, Epinal, Bibliothèque Nationale de France, Paris, France.

Source : « Le Départ du conscrit », gravure sur bois, imagerie Pellerin, Épinal, Bibliothèque Nationale de France, Paris, France.

Source : Kôbô SEIGAN, La conscription dans le département de la Seine-Inférieure, an VI-1815, thèse sous la direction de Jean-Pierre Bertaud, Paris I Panthéon-Sorbonne, 1998.

Dès que la demande en contingents fut reçue dans les préfectures, les administrés se mirent à la tâche. Parfois l’organisation de la conscription nous révèle l’ampleur du fossé établi entre l’ordre voulu par Napoléon et celui que ses sujets entendent voir régner dans les communes :

« Conscription – Pour éviter que les conscrits qui doivent se rendre au chef-lieu, ne fréquentent les lieux de prostitution, le préfet a fait arrêter toutes les filles publiques qui sont détenues dans la prison du palais de justice. Il profitera de cette occasion pour les faire visiter ; celles reconnues saines seront détenues jusqu’au départ des conscrits, les autres ne seront mises en liberté qu’après leur guérison »[6].

Hormis quelques incidents redondants qu’éprouvent certains préfets à organiser la conscription [7]. et des délits de concussions [8], la plupart de ces levées d’hommes se serait effectué dans le calme. « Lorsque toute une génération fut rompue à la guerre, l’habitude du service sembla enfin établie, le ressentiment amoindri, la résistance brisée »[9]. Huit années avaient rodés les mécanismes à manœuvrer, les possibilités de dire non. La tendance était au consentement et à l’obéissance. Des refrains patriotiques et strophes faisant rimer « Gloire » avec « Victoire » et « Guerriers » avec « Lauriers », étaient chantés. L’ordre régnait et la population restait paisible. Les rapports des autorités confirment cette situation :

« Esprit public : Rien ne saurait mieux prouver le bon esprit du département que les circonstances présentes : aucune sédition, aucun murmure malgré la misère qui se fait généralement sentir presque dans toutes les classes »[10].

« Esprit public : Loin de nous apercevoir pendant le premier trimestre de 1812 du moindre affaiblissement dans l’esprit public et dans sa direction, la facilité et la célérité avec lesquelles s’est opérée la levée des conscrits de la classe de 1812, nous a convaincu qu’il est toujours bon, et ne pouvons que répéter ici les témoignages avantageux que nous en avons rendu dans nos précédents rapports »[11].

« Esprit public : Les circonstances pénibles et difficiles, donnent lieu de remarquer le bon esprit qui les animent. Leur possible pour payer les contributions et la levée de la conscription qui ferait trembler l’ennemi acharné de la France »[12].

« Conscription – Du 25 au 28 février, départ de 500 conscrits de la Vendée ; opération achevée le 10 ; très bon esprit. […] Le 26 février, départ de 820 conscrits du département de la Sarre aux cris de « Vive l’Empereur ! »[13].

« Lyon – La désertion est presque nulle cette année [1%, 12% antérieurement]. On dit que les conscrits obéissent parce qu’on ne les envoie pas en Espagne ; leurs chants de gaieté sont des preuves réelles de bonnes dispositions »[14].

Les conscrits issus des faubourgs et des villages partirent avec entrain pour la Russie. Cette expédition hors de l’Europe semblait être exotique. Une « partie de chasse de six mois » avança l’abée de Pradt. Paul de Bourgoing  écrira :

« Rien ne peut donner une idée de l’enthousiasme avec lequel la jeunesse se préparait à cette lointaine expédition ».

D’autres écrits nous prouvent cette joie du départ :

« Dans toutes les maisons où nous allions nous rencontrions des officiers partant pour l’armée et venant faire leurs adieux à leur famille. Une vieille dame faisait rire son neveu, lieutenant de cavalerie, en lui proposant ses fourrures. Jeune et fringant dans son petit dolman pincé, il montrait son sabre et disait que c’était avec cela qu’on se réchauffait à la guerre »[15].

« L’enthousiasme préside aux opérations de la levée de 1812 ; toute la jeunesse voudrait voler à Moscou, sous les aigles victorieuses de l’Empereur. […] La guerre de Russie est, pour ainsi dire, nationale dans ce département, parce que l’ukase du 31 décembre 1810 a porté un coup fatal à beaucoup de nos manufacturiers qui envoyaient des draps dans cet Empire, ou qui les y faisaient transiter pour la Turquie, la Perse et la Chine. Aussi jamais on ne s’est intéressé si vivement aux triomphes de Sa Majesté. Les enrôlements volontaires ont continué. La levée de 1813 est à son poste et les renforts pour la garde nationale attendent avec impatience le jour du départ »[16].

Dans cet entrainement d’une dynamique populaire, rares sont ce qui pense que la Grande Armée, technologiquement avancée[17], puisse être vaincue, surtout face à une armée russe, que l’on juge mineure et inorganisée. Napoléon avait à sa disposition plus d’un million d’hommes sous les armes, soit environ le double par rapport à ce dont il bénéficiait durant ses précédentes campagnes. Comment dans ces conditions pouvait-on douter de la victoire ?

« On était si habitué à vaincre qu’on ne doutait pas d’obtenir satisfaction par des traités glorieux aussitôt qu’on aurait passée la frontière et livré quelques batailles dans les premières marches russes. […] Les mères qui voyaient partir leurs enfants se plaignaient de l’infatigable activité de l’Empereur, et se livraient aux inquiétudes et aux regrets personnels inévitables en pareil cas. Elles maudissaient le conquérant, l’ambitieux, mais jamais je ne vis chez elles le moindre doute du succès. […] La pensée que Napoléon pût être vaincu ne se présenta jamais qu’à l’esprit de ceux qui le trahissaient »[18].

« L’opinion publique était bien mal renseignée : chacun pensait qu’il ne serait pas nécessaire d’aller jusqu’au cœur de la Russie ; on était si habitué à vaincre qu’on ne doutait pas d’obtenir satisfaction par des traités glorieux aussitôt que l’armée française aurait passé la frontière et livré quelques batailles »[19].

« J’aurais bien désiré que vous fussiez Français, vous auriez conservé votre place qui aurait été éternelle comme le grand Empire »[20].

Toutefois, une inquiétude se fait sentir quant à la durée de l’engagement. La campagne d’Espagne avait au même moment fait naître un nouveau type de conflit : Un terrorisme de guérillos. Tous souhaitent une guerre courte, afin de revenir avant l’hiver auprès de leurs familles :

« Vais-je en Russie pour quatre mois ou pour deux ans ? Je n’en sais rien »[21].

Uniformes de la Grande Armée

Source : Musée de la Guerre Patriotique de 1812, Moscou.


Notes :

[1] Onze corps d’infanterie commandés par Davout (1er), Oudinot (2e), Ney (3e), Eugène (4e), Poniatowski (5e), Gouvion-Saint-Cyr (6e), Reynier (7e), Jérôme (8e), Victor (9e), MacDonald (10e), Augereau (11e), quatre de cavalerie (Nansouty, Montbrun, Grouchy, La Tour-Maubourg) réunis sous l’autorité de Murat. La distribution des Aigles et des fanions se déroulera durant le début du mois de mars 1812. On s’occupa également dans la même période des plans, des tentes et des effets de campement. Les fabrications furent ordonnées à l’administration du mobilier. – Nous verrons à ce sujet, Louis BAUSET, Mémoires anecdotiques sur l’intérieur du palais et sur quelques événements de l’Empire, depuis 1805 jusqu’au 1er mai 1814, Paris, éd. Levasseur, 1817, rééd. en 1828, chapitre 9, p. 232.

[2] Ces deux généraux commandent respectivement les armées prussienne et autrichienne. Ils combattront de manière autonome, aux deux ailes, près de leurs territoires respectifs.

[3] Le traité du 24 février 1812 ne laisse aucune marge de manoeuvre à Frédéric-Guillaume III (1770-1840), coincé entre la soumission à Napoléon et la destruction en cas de soutien au tsar qui l’a sauvé à Tilsit, cinq ans auparavant.

[4] Céleste DE CHATEAUBRIAND (1774-1847), Mémoires, cahier rouge et cahier vert, chapitre 2, introduction et notes de Jean-Paul Clément. Céleste de Chateaubriand annote au bas de son cahier pour l’année 1812 : « Préparatifs de la guerre de Russie, mai 1812. – La conspiration de Malet éclata le 23 novembre 1812. – Ma peur de la conscription. – L’armée est à cette époque de onze cent quatre-vingt-sept mille hommes. – L’Empereur part pour l’armée de Russie, le 9 mai 1812 ».

[5] Sénatus-consulte du 16 mars 1812.

[6] Bulletin de Savary adressé à l’Empereur du jeudi 30 janvier 1812, Archives Nationales, AF IV 1519.

[7] « Conscription – Le préfet de la Loire-Inférieure se plaint de l’importance du contingent qui lui est assigné, affirmant que, jamais, le départ ne pourra fournir les 1053 hommes demandés pour les levées de terre et de mer. Le pays se ressent des guerres civiles. – Les préfets commencent à se plaindre des contingents qu’on leur assigne, celui de Calais annonce qu’il ne pourra fournir le sien. », bulletin de Savary adressé à l’Empereur le 23 janvier 1812, Archives Nationales, AF IV 1519 ; « Conscription – Le préfet de Haute-Garonne fait savoir qu’il importerait au bien du service que le général Charlot, commandant le départ., reçut une autre destination ; ses manières brutales et la grossièreté de son ton l’ont rendu indésirable ; on redoute sa présence au conseil de recrutement car il n’a égard à aucune infirmité et veut faire marcher tout le monde. », bulletin du mardi 4 février 1812, Archives Nationales, AF IV 1520.

[8] « Rhône – Le préfet écrit, le 7 janvier, que le sieur Burnichon, maire de Thel, jugé pour prévarications en matière de conscription, a été condamné à 2 ans de prison et 1500 francs d’amende. », bulletin de Savary adressé à l’Empereur le mercredi 15 janvier 1812, Archives Nationales, AF IV 1519 ; « Conscription – Le préfet de la Seine-Inférieure a donné, depuis longtemps, sa confiance au docteur Roussel qui, dans toutes les conscriptions, a été chargé de l’examen des conscrits. Cet homme est, depuis cette époque, prodigieusement riche ; il a reçu d’un négociant de Rouen un service en vermeil ; il a fait exempter, à prix d’argent, un grand nombre d’individus de toutes classes et surtout, de 1812 ; chaque infirmité qu’il donne à un conscrit qui veut se faire réformer est taxée 4000 francs pour l’anévrisme, 2400 francs pour faiblesse de poitrine. », bulletin du dimanche 23 et du lundi 24 février 1812, Archives Nationales, AF IV 1520 ; « Lyon – La conscription se lève dans l’ordre, des intrigues ont fait augmenter le prix du remplaçant ; des intermédiaires, notamment des gendarmes, traitent avec les remplaçants, les placent chez des logeurs jusqu’à ce qu’ils puissent les vendre ; ils les achètent de 2400 à 3600 francs et les revendent de 5 à 6000 francs. La Police n’a pu faire cesser ces abus. », bulletin du lundi 24 février 1812, Archives Nationales, AF IV 1520.

[9] Alan FORREST, « La formation des attitudes villageoise envers le service militaire : 1792-1814 », dans Paul Viallaneix, Jean Ehrard (dir.), La bataille, l’armée, la gloire, 1845-1871, Clermont-Ferrand, publication de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Clermont-Ferrand, 1985, tome 1, p. 171-182.

[10] Extrait du « Compte de la situation politique et morale du département du Gard pendant le 1er trimestre de 1812 », envoyé par le préfet (Jean-Louis-André Rolland de Villarceaux) au ministre de l’Intérieur, Nîmes, 29 avril 1812, Archives Nationales, F1/cIII/Gard/7.

[11] Extrait du « Compte de la situation politique et morale du département du Vaucluse pendant le 1er trimestre de 1812 », envoyé par le préfet (Carl-Gérard Hultmann) au ministre de l’Intérieur, Avignon, 6 mai 1812, Archives Nationales, F1/cIII/Vaucluse/6.

[12] Extrait du « Compte de la situation politique et morale du département des Basses-Alpes pendant le 1er trimestre de 1812 », envoyé par le préfet au ministre de l’Intérieur, 8 mai 1812, Archives Nationales, F1/cIII/Basses-Alpes/6.

[13] Extrait du bulletin de Savary adressé à l’Empereur du jeudi 5 mars 1812, Archives Nationales, AF IV 1520.

[14] Extrait du bulletin de Savary adressé à l’Empereur du lundi 30 mars 1812, Archives Nationales, AF IV 1520.

[15] George SAND (1804-1876), Histoire de ma vie, ouvrage dirigé par Michel Zink et Michel Jarrety, Paris, éd. Classique de poche, 2004, volume 3, chapitre 4. Durant la campagne de Russie, George Sand et son frère seront chez leur grand-mère, Madame Dupin de Francueil, à Nohant dans l’Indre.

[16] Extrait de la lettre du préfet du département de Roër au ministre de l’Intérieur, 14 mars 1812, Archives Nationales, F1/cIII/Roër/4.

[17] Certains esprits firent circuler des bruits ridicules sur le matériel prévu pour cette campagne militaire : « On a remarqué celui d’un approvisionnement de 400 000 masques et autant de lunettes vertes pour la Grande Armée ; c’était, disait-on, pour garantir les soldats de l’excès du froid en Russie et de l’éclat des neiges. », bulletin de Savary adressé à l’Empereur du mercredi 15 avril 1812, Archives Nationales, AF IV 1521.

[18] George SAND (1804-1876), Histoire de ma vie, ouvrage dirigé par Michel Zink et Michel Jarrety, Paris, éd. Classique de poche, 2004, volume 3, chapitre 4.

[19] Alice BLANC, Notre amie George Sand – Son Enfance, son adolescence, Paris, éd. Sedes, 1950, p. 94-100.

[20] Henri BEYLE (1783-1842), Correspondance de Stendhal, 1808-1811, établie par Henri Martineau, tome III, Paris, éd. Le Divan, 1929. Extrait d’une lettre d’Henri Beyle au baron de Strombeck (président du Tribunal de Celle, Royaume de Westphalie), Paris, 19 avril 1811.

[21] Henri BEYLE (1783-1842), Correspondance de Stendhal, 1812-1816, établie par Henri Martineau, tome IV, Paris, éd.  Le Divan, 1929. Extrait d’une lettre d’Henri Beyle à sa sœur Pauline Périer, Eckartsberga, le 27 juillet 1812.

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BLOCKCHAINS EXISTANTES

BitCoin (cryptomonnaie) est portée par la BlockChain du même nom.

Le premier bloc sur la blockchain BitCoin a été créé le 3 Janvier 2009, le 11 janvier de la même année, la première version téléchargeable de BitCoin est disponible au téléchargement.

  • BitCoin est une blockchain publique ;
  • La puissance de Google, représente 0,1% de la puissance de la blockchain BitCoin ;
  • BitCoin de par sa conception, ne peut accepter que 7 transactions par secondes ;
  • BitCoin n’a jamais été piraté, ce ne sont que des sites tiers qui ont étés attaqués ;
  • Plus de 50% de mineurs BC sont en Chine.

De nouvelles blockchains sont créées presque chaque jour (il existe 647 cryptomonnaies) néanmoins, deux sortes du lot.

Logo Ethereum

Logo Ethereum

Block Chain publique, plutôt orientée Smart Contract, cette block Chain a due procéder a un Hard Fork en Juillet 2016 (Ethereum a été mis en ligne en Juillet 2015) suite à une attaque réussie (Juin 2016), plus de 10% des Ether (Cryptomonnaie) ont étés détournés, le Hard Fork a permis de récupérer ces Ether.
C’est la deuxième plus grosse BC, avec une capitalisation supérieure à 1 Milliard de Dollars.

Logo Hyperledge

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Blockchain Technologies For Buisness, tel est le slogan d’Hyperledger.
Hyperledger met en œuvre une Blockchain sous forme d’application Open Source, qui peut etre mise en œuvre dans les entreprises en mode SaaS ou On Premise, de nombreux outils sont disponibles autour d’HL (Fabric, …) permettant d’aider à son développement et son utilisation.
Hyperledger fait partie des BC les plus actives, elle est portée par la fondation Linux.

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NAPOLÉON À PARIS, UNE VOLONTÉ DE SE PLACER EN SAUVEUR DE LA NATION

Deux jours après la publication du 29e bulletin, dans la nuit du 18 décembre, Napoléon arriva à Paris. Caulaincourt courut annoncer la nouvelle chez Cambacérès. En dépit de l’heure tardive, il trouva plusieurs hauts fonctionnaires anxieux, qui depuis quelques semaines avaient pris l’habitude d’aller aux nouvelles tard dans la nuit, auprès de l’archichancelier. Aussitôt avisé du retour de l’Empereur, ce dernier expédia des courriers à tous les personnages du Gouvernement et de la Cour, les prévenant que, le lendemain, il y aurait, aux Tuileries, « grand lever » : Tout semblait devoir se rétablir puisqu’il était là[1].

Le bruit invraisemblable de l’aube se transforma dès sa confirmation, par de la stupéfaction et de l’enthousiasme. Un secrétaire à l’ambassade d’Autriche écrit à la Cour de Vienne :

« Il est sûr que la rapidité avec laquelle il est arrivé a étonnée. Tout ce qui étourdit les Parisiens les captivent et lorsqu’on sut que l’Empereur était revenu en quatre jours de Dresde, on fut stupéfiait : C’est un homme extraordinaire en tout, répétaient toutes les bouches. On oubliait tout à coup les plaintes qu’on avait proférées contre lui la veille, et la phrase : C’est un homme extraordinaire, rassurait les esprits ».

Dans sa propre Cour, Napoléon trouva des personnes angoissés. Caulaincourt nous rapporte que tous « cherchaient dans ses regards, les nouvelles de ceux qui leur étaient chers… et n’osaient lui en demander »[2].

Le 20 décembre 1812, Napoléon reçu une délégation du Sénat venue le féliciter. Celle si souligna l’effet positif de son retour sur les esprits :

« Le Sénat s’empresse de porter au pied du trône de votre Majesté impériale et royale l’hommage de ses félicitations sur l’heureuse arrivée de votre Majesté, au milieu de ses peuples. L’absence de votre Majesté, Sire, est toujours une calamité nationale ; sa présence est un bienfait qui remplit de joie et de confiance tout le peuple français »[3].

L’Empereur se montra enchanté du soutien que lui apportaient les Parisiens :

« Le terrible bulletin a fait son effet, mais je vois que ma présence fait encore plus de plaisir que nos désastres ne font de peine »[4].

Montalivet ainsi que Réal, quant à eux, avisaient chacun de leurs cotés, les préfets et leurs recommandaient de ne pas relâcher leurs vigilances. Avant même l’arrivée de ces courriers de Paris, l’information du retour de l’Empereur a déjà atteint certains départements et se diffusent autour de ces derniers. Ainsi, le 23 décembre, deux jours avant l’arrivée de la lettre de Montalivet,  le préfet du département de l’Ain écrit :

« Au moment où j’allais terminer cette lettre, j’apprends que des voyageurs venant en poste de Mayence, ont dit y avoir vu passer l’Empereur. Cette nouvelle répand d’autant plus de joie dans la ville [Bourg-en-Bresse] »[5].

Les réponses aux correspondances lancées par Montalivet et Réal vont s’échelonner jusqu’à la deuxième semaine de janvier 1813. Celles qui furent conservées nous soulignent une unanimité de joie et de soulagement dans la population[6] :

«  La nouvelle de l’heureux retour de Sa Majesté est venue dissiper tous les nuages »[7].

« L’arrivée de Sa Majesté l’Empereur à Paris, annoncée officiellement par le Moniteur du 20 décembre a dissipé les principales alarmes et rouvrent les cœurs à l’espérance et à la joie. A aucune épargne du jour, les habitants de ce département n’ont montré d’une manière aussi vive et aussi unanime quel prix ils attachent à la conservation de la personne sacrée de l’Empereur »[8].

« La nouvelle de l’arrivée de l’Empereur avait déjà fait succéder (ainsi que j’ai déjà eu l’honneur de vous l’annoncer) à un premier moment d’inquiétude, la joie et la confiance. Lorsque les réponses de Sa Majesté aux félicitations du Sénat et du conseil d’État sont venues ajouter à ces sentiments celui de l’admiration et un véritable enthousiasme. Les pusillanimes et les indifférents gardent le silence, au milieu des communications de cette impression générale ; Aussi me suis-je empressé de faire réimprimer ces réponses avec le discours du Sénat et du conseil de l’État. Je les ai envoyés dans toutes les communes »[9].

« Le 29e bulletin a excité une sensation douloureuse  mais l’arrivée à Paris de Sa Majesté que l’on a appris presque en même temps l’a aussitôt dissipée. Il est vrai que toute la confiance, toutes les espérances des Français reposent en entier dans la personne auguste du héros qui nous gouverne »[10].

« Le retour de Sa Majesté à Paris a fait cesser tous les faux bruits que l’on répandait et les alarmes que le 29e bulletin avait pu occasionner »[11].

« Cette heureuse nouvelle a calmé sur le champ toutes les inquiétudes et a mis le comble aux vœux de mes administrés, car c’est dans son auguste personne qu’ils placent toutes les idées, toutes les espérances de gloire et de prospérité de l’Empire »[12].

« La nouvelle de son arrivée aussi rapide qu’imprévue à Paris est venue changer la direction des pensées, on n’a plus senti que de la confiance et de la joie ; elles se sont déclarées sous toutes les formes : Félicitation mutuelle, patriotiques, mouvement d’admiration de respect et d’amour pour Sa Majesté, dévouement à son auguste dynastie, sérénité du cœur, disposition au plaisir besoin de se rapprocher, de se réunir pour se communiquer toutes les douces émotions que chacun se plaisant à éprouver et à nourrir »[13].

« La satisfaction la plus vive a été ressentie par tous les habitants du Loiret en apprenant le retour à Paris de Sa Majesté l’Empereur, qui a eu lieu le 18 décembre »[14].

Prenant du recul devant les événements, certains préfets auront besoin de plus de temps pour cerner les attitudes prises par l’opinion publique, tels que le préfet du département de Mont-Blanc, qui écrira sur ce sujet qu’au début du mois de mars 1813 :

« Monseigneur, J’ai toujours eu l’intention d’écrire particulièrement chaque mois à votre excellence pour lui faire connaître les variations de l’esprit public de mon département. […] Le retour de l’Empereur a calmé les vives inquiétudes que les événements de Paris et les désastres de l’armée avaient fait naître. Les détails particuliers qui arrivaient de toutes parts sur les malheurs qui ont accompagné la retraite de Moscou ont mis le deuil dans un grand nombre de famille. Toutefois, l’on n’a plus désespéré du salut de l’État. La présence de Sa Majesté a ramenée la confiance »[15].

Du coté des opposants aux régimes, ce retour soudain de l’Empereur en fit surprendre plus d’un. Madame Aimée de Franquetot de Coigny, en apprenant que Napoléon avait « sauté de sa chaise de poste sur son trône et ressaisi le sceptre », fut « un moment désespéré ». Elle cessa prudemment ses visites à Talleyrand, son amant, qui se félicita de ne s’être pas plus engagé avec elle[16].

Pour les partisans du régime, leurs attachements aveugles à la personne de l’Empereur étaient conservés. Un des hauts fonctionnaires, Méjan, déclara alors qu’il avait perdu un fils dans l’effroyable aventure :

« En attendant, le but de la première campagne est plus que rempli. L’ennemi n’a eu aucun avantage sur nous. En revenant, comme en allant, nous l’avons battu sur tous les points où nous l’avons rencontré »[17].

Non sans quelque exagération, certains y voyaient, un nouveau point de départ pour le Premier Empire. Le chef de bataillon du deuxième d’artillerie à pied, Antoine Flavien Augustin Pion racontera dans ses mémoires :

« Me voilà donc de retour à La Fère, après un an d’absence, et une campagne sans précédents dans l’histoire. Je l’avais bien prédit dans un entretien que j’eus un jour avec Drouot, durant la retraite. Ce philosophe, qui parlait rarement de politique, me dit que la campagne, si triste qu’elle fût, aurait un résultat favorable pour la France, qu’elle mettrait de l’eau dans le vin de l’Empereur. Napoléon ajoutait-il se contenterait de la gloire acquise et n’irait plus courir les aventures, il n’avait rien perdu de cette gloire, puisqu’il était battu par les éléments, et non par l’ennemi »[18].

Aussitôt arrivé à Paris, Napoléon se remit au travail. Il commença par liquider l’affaire Malet, blâma Cambacérès d’avoir trop rapidement fait exécuter les conspirateurs et mit à pied Nicolas Frochot[19]. Au cours d’un grand conseil aux Tuileries, il expliqua l’échec de la campagne par l’hiver précoce et le climat implacable de la Russie. Mais, surtout, il travailla à reconstituer ses armées. Déjà, de Moscou, il avait convoqué la classe de 1813. Par sénatus-consulte, il  leva de nouvelles troupes, appelant les hommes qui avaient pu échapper à la conscription, ainsi que le contingent de 1814[20]. En même temps, il décidait d’incorporer dans l’armée les cohortes de la Garde nationale. La contre-offensive se préparait.


Notes :

[1] Armand-Augustin-Louis DE CAULAINCOURT (1773-1827), Mémoires du général Caulaincourt, duc de Vicence, grand écuyer de l’Empereur, introduction et notes de Jean Hanoteau, Paris, 1933, tome II, p. 389.

[2] Armand-Augustin-Louis DE CAULAINCOURT (1773-1827), Mémoires du général Caulaincourt, duc de Vicence, grand écuyer de l’Empereur, introduction et notes de Jean Hanoteau, Paris, 1933, tome II, p. 354.

[3] D’après le récit de Bernard Germain de Lacépède, extrait de Charles SIMON, Paris de 1800 à 1900 d’après les estampes et les mémoires du temps, tome I, Paris, éd.  Plon, 1899, p. 250.

[4] Armand-Augustin-Louis DE CAULAINCOURT (1773-1827), Mémoires du général Caulaincourt, duc de Vicence, grand écuyer de l’Empereur, introduction et notes de Jean Hanoteau, Paris, 1933, tome II, p. 373.

[5] Extrait de la lettre du préfet du département de l’Ain (Léonard Philippe Rivet) au ministre de l’Intérieur, 23 décembre 1812, Archives Nationales, F1/cIII/Ain/ 8.

[6] F7 3008/4, réponses aux circulaires du ministère de la Police. Les remarques de plusieurs préfets dans leur correspondance indiquent l’effet positif produit par le retour de Napoléon.

[7] Lettre d’un préfet, daté de la fin de décembre 1812. – Nous verrons à ce sujet, Aimée DE FRANQUETOT DE COIGNY (1769-1820), Mémoires, introduction et notes par Etienne Lamy, Paris, éd. Calmann-Lévy, 1902, p. 213.

[8] Extrait de la lettre du préfet du département de l’Allier (François Pougeard du Limbert) au ministre de l’Intérieur, Moulins, 23 décembre 1812, Archives Nationales, F1/cIII/Allier/9.

[9] Extrait de la lettre du préfet du département de l’Ain (Léonard Philippe Rivet) au ministre de l’Intérieur, 28 décembre 1812, Archives Nationales, F1/cIII/Ain/5.

[10] Extrait de la lettre du préfet du département du Mont-Blanc au ministre de l’Intérieur, Chambéry, 1er janvier 1813, Archives Nationales, F1/cIII/Mont-Blanc/3.

[11] Extrait de la lettre du préfet du département des Apennins au ministre de l’Intérieur, Chavari, 2 janvier 1813, Archives Nationales, F1/cIII/Apennins/3.

[12] Extrait de la lettre du préfet du département du Haut-Rhin (Félix Desportes) au ministre de l’Intérieur, Colmar, 8 janvier 1813, Archives Nationales, F1/cIII/Haut-Rhin/11.

[13] Extrait de la lettre du préfet du Loiret (Jean Pieyre) au ministre de l’Intérieur, Orléans, 1812, Archives Nationales, F1/cIII/Loiret/11.

[14] Extrait du « Compte de la situation politique et morale du département du Loiret pendant le 4eme trimestre de 1812 », envoyé par le préfet (Jean Pieyre) au ministre de l’Intérieur, Archives Nationales, F1/cIII/Loiret/6.

[15] Extrait de la lettre du préfet du département du Mont-Blanc au ministre de l’Intérieur, Chambéry, 8 mars 1813, Archives Nationales, F1/cIII/Mont-Blanc/3.

[16] Aimée DE FRANQUETOT DE COIGNY (1769-1820), Mémoires, introduction et notes par Etienne Lamy, Paris, éd. Calmann-Lévy, 1902, p. 213.

[17] Lettre de Méjan, 17 décembre 1812. Voir – Alberto LUMBROSO, Miscellanea napoleonica, série II.

[18] Antoine Flavien Augustin PION DES LOCHES (1770-1819), Mes campagnes, notes et correspondance du colonel d’artillerie Pion des Loches, mises en ordre et publiées par Maurice Chipon, Paris, 1889.

[19] Nicolas Frochot, premier préfet du département la Seine, avait poussé l’inconscience durant l’affaire Malet jusqu’à préparer les salles de l’Hôtel de Ville pour recevoir le nouveau gouvernement. Il sera remplacé par le comte Gilbert de Chabrol de Volvic.

[20] Le 4 janvier 1813, Napoléon indique à Cessac son intention de levée le contingent de 1814 : « Il est probable qu’en février, je lèverai la conscription de 1814 pour garder l’intérieur, Faites-moi connaître si vous serez prêt pour l’habillement ». – Nous verrons à ce sujet, Arthur CHUQUET (1853-1925), Inédits Napoléoniens, Paris, éd. E. de Boccard, 1914-1919, tome II, note 2016, p. 91.

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