Parmi les priorités des constructeurs figurent les préoccupations suivantes :
- La puce de réception DVB-H/SH : Elle devra être capable de recevoir les signaux UHF (ceux du DVB-H terrestre) et ceux de la bande S du projet Alcatel, DiBcom et NXP (ex-Philips Semi-conducteurs). Dans les deux cas, Yannick LÉVY, Président-directeur général de DiBcom, signale que « la puce de réception devra être capable de passer d’un réseau à l’autre de façon totalement transparente» [1]. Dans ce but, ces équipes ont fait preuve d’innovation en construisant les puces de réception DIB29098, intégrant la fonctionnalité Diversité-2 (double antenne) et DIB10096, capable de démoduler les standards DVB-T, CMMB, DAB, T-DMB et DVB-SH par simple téléchargement d’un logiciel ;
- L’autonomie : Les terminaux doivent pouvoir décoder le signal DVB et transmettre le service de télévision, sans recourir à un chargement par prise électrique, ni altérer une utilisation ultérieure pour un autre service (téléphonie, photographie et cætera). Les équipementiers ont ainsi réfléchi à la possibilité de découpage temporel : l’antenne s’allumerait 1/10 de seconde par seconde. Une durée suffisante pour recevoir une seconde entière de vidéo, stockée dans une mémoire tampon. L’antenne se mettrait ensuite en veille les 9/10 de secondes restantes. Pendant ce temps de repos, la mémoire tampon se vide petit à petit, diffusant les images sur l’écran. Puis l’antenne se réveille et un nouveau cycle recommence. Les informations manquantes n’étant perçues par la persistance rétinienne [2]. Azzedine BOUBGUIRA, responsable marketing chez DiBcom, estime ainsi que « l’autonomie du mobile est doublée et peut atteindre cinq heures de visionnage en continu » [3] ;
- Les antennes: Un récepteur en déplacement reçoit un signal en moyenne plus altéré qu’un récepteur fixe. Les antennes doivent donc présenter une qualité permettant d’éviter les interférences entre services fonctionnant dans des fréquences différentes. Au moins trois antennes peut d’ores et déjà être anticipée : Une pour la téléphonie UMTS (troisième et quatrième génération), une autre pour la réception de la télévision et enfin une troisième permettant la transmission locale de données vers l’ensemble des terminaux constituant l’environnement de travail de l’utilisateur (aux normes Bluetooth ou Wifi par exemple) ;
- Les capacités de stockage: Qu’elles se présentent sous la forme de barrettes de mémoire intégrées au terminal, de mini disques durs ou de cartes amovibles, les capacités de stockage feront très vraisemblablement leur apparition. Elles permettront de nouvelles formes de consommation, telles que par exemple, à l’image des PVR (Personal Video Recorder), l’enregistrement automatisé de programmes pour un visionnage ultérieur ou de contenu diffusé et stocké sur le terminal, selon de techniques de « push », mais aussi la généralisation des services transactionnels par téléchargements. Ces capacités de stockage permettront par exemple d’interrompre le visionnage d’un programme de télévision pendant une conversation téléphonique, puis de le reprendre, lorsqu’elle s’achève, au moment de l’interruption. Ces fonctionnalités préfigurent sans doute la généralisation des services de téléchargement de fichiers à destination des terminaux téléphoniques. Ces options s’insérant parfaitement dans le cadre de la télévision mobile sous réserve d’une réponse satisfaisante en matière de copies temporaires d’œuvre, protégées par le droit d’auteur (en application avec l’article L. 122-2 du Code de la propriété intellectuelle) ;
- Le confort d’écoute : Afin de favoriser les usages individuels ou collectifs, le récepteur doit pouvoir disposer d’un haut-parleur offrant une qualité auditive en adéquation avec la qualité visuelle. Le volume de lancement des services de télévision mobile doit être pris en compte pour les utilisateurs de casques écouteurs ;
- Le confort de visualisation : L’écran, qui représente aujourd’hui environ le quart du coût total des téléphones mobiles évolués, doit s’adapter au visionnage de la télévision mobile (le 16/9 devenant le format du tournage de la TNT). Les nouveaux modèles attendus devraient disposer d’écrans ayant une diagonale d’au moins 6 centimètres [4]. Ils seront munis de systèmes de recadrage pour s’adapter automatiquement à l’émission choisie. Nous pouvons également nous poser la question si cet écran devra être systématiquement intégré au terminal mobile ou s’il sera proposé en complément, venant alors se connecter sur ce dernier (écran ou vidéoprojecteur miniatures).
Notes :
[1] Propos extrait de l’article « La télévision mobile se branche sur le satellite », quotidien Les Échos, 4 octobre 2006.
[2] Au-dessus de 24 images par seconde, cadence du cinéma, l’œil ne perçoit pas de saccades. Il est généralement admis que ce taux peut être réduit jusqu’à 15 images par seconde tout en permettant une fluidité acceptable.
[3] Nous verrons à ce sujet l’article « Télévision sur téléphone mobile : le DMB concurrence le DVB-H », revue Les Échos, 14 septembre 2005, mais également l’article « Les promesses de la télévision mobile personnelle », revue Micro Hebdo, hors série n° 52, septembre-octobre 2009.
[4] Une étude « Use it » révèle que les écrans 4 pouces sont très largement plébiscités à 85 % pour l’utilisation de la télévision sur téléphone mobile.
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