Persuadé qu’un gouvernement n’est rien sans l’appui de l’opinion publique, Napoléon a abondamment utilisé tous les moyens d’expression pour tenter de guidé celle-ci. Sa tâche, en tant que chef politique, est double :
– La première est un acte d’éducation ou de manipulation. Elle doit permettre d’inculquer des valeurs morales aux citoyens. L’éducation est beaucoup plus puissante que la manipulation, parce qu’elle opère principalement sur des individus plus sensibles (importance des lycées sous le Premier Empire).
– La seconde est un acte de jugement. Elle consisterait à instaurer des conditions telles que les citoyens puissent goûter la satisfaction d’être jugés favorablement ou défavorablement par l’opinion publique par référence aux normes adoptées par tous.
Contre la dissociation qui menace tout ensemble humain, le chef politique doit transmettre des valeurs qui cimentent la cohésion nationale. Il doit choisir de gouverner les opinions du peuple en s’appuyant sur les mobiles les plus forts et les plus utiles (en particulier sur l’orgueil militaire, diplomatique, économique, qui est la vertu de l’indépendance et, par là-même, caractérise tout peuple naissant), en refusant de faire appel aux plus faibles et aux plus dangereux (telles que l’intérêt pour l’argent). Autrement dit, à aucun moyen, il ne doit accorder de disposition à ceux qui sont désireux de mal faire où qui sont animés par le vice, puisqu’ils ne peuvent en aucun cas être estimés :
« Un avantage très considérable pour un État ainsi constitué, c’est que les malintentionnés n’y ont aucun pouvoir pour exécuter leurs mauvais desseins, et que le vice n’y peut faire aucune espèce de fortune » [1].
Cette position perfectionnerait les grandes passions qui leur donneraient prise sur l’opinion publique, en même temps qu’ils affaibliraient les plus faibles, donc les moins utilisables ou de surcroît les plus mauvaises. Cela signifiait une veille à la bonne orientation de l’esprit public. Ce dirigisme est repris dans plusieurs rapports administratifs :
« Ce dévouement pour le service de Sa Majesté est une preuve de la bonne direction données à l’opinion publique par les autorités départementales. Je ne puis qu’applaudir à leur zèle et à leur activité » [2].
« Monseigneur, j’ose me flatter qu’on a ici quelque confiance en ma manière de voir et d’apprécier les événements, et je n’ai pas besoin de dire à votre excellence que je tache d’en profiter, en toute occasion, pour imprimer à l’opinion publique la direction que peut désirer le gouvernement » [3].
L’orientation de l’esprit public s’effectuait sur les manipulations des informations données à la presse. Ce fait n’était d’ailleurs pas inconnu, et suscitait quelques contestations dans les cercles privés :
« On s’est tant attaché à alarmer l’Empereur sur des phrases mal interprétées que la direction des journaux est devenue absolument le contraire de la direction de l’opinion publique : Ce qu’on imprime ne sert plus qu’à indiquer ce qu’il ne faut pas croire » [4].
« Il ne s’agissait pas de commander le silence à une nation qui a besoin de faire des phrases, dans quelque sens que ce soit, comme le peuple romain avait besoin de voir les jeux du cirque. Bonaparte établit alors cette tyrannie bavarde dont il a tiré un si grand avantage. Les feuilles périodiques répétaient toutes la même chose chaque jour, sans que jamais il fût permis de les contredire ».
« Le mensonge organisé par système, formant la base du gouvernement et consacré dans les actes publics… L’abjuration de toute vérité, de toute conviction à soi, c’est le caractère que déploient les administrateurs, en mettant en scène les actes, les sentiments et les pensées du gouvernement qui se sert d’eux pour décorer les pièces qu’il donne sur le théâtre du monde… Les administrateurs ne croient rien de ce qu’ils disent ; les administrés non plus » [5].
Encore faut-il pour agir sur l’opinion publique, pouvoir la mesurer. C’est-à-dire, la concevoir sous une forme rationnelle que l’on peut déterminer et prévoir les évolutions [6].
La presse, un relais essentiel de diffusion de l’idéologie officielle :
Le premier moyen de contrôle de l’information touche bien évidemment la presse. Pour s’assurer de la docilité des Français et diriger l’esprit public, Napoléon savait qu’il fallait limiter la liberté d’expression : « Si je lâche la bride à la presse, je ne resterai pas trois mois au pouvoir », avait déjà constaté le Premier Consul. Et, plus tard, Napoléon déclara au prince Eugène : « Il faut imprimer peu et le moins sera le mieux ».
Les préfectures contrôlaient de près ce qui se publiait dans les journaux départementaux [7]. Les préfets décidaient la suppression de tout contenu qui leurs paraissaient nuisibles au régime impériale. Son idéologie, dominante, ne pouvait que s’imposer aux autres imprimés. Les feuilles de province étaient alors réduites à copier servilement les déclarations officielles. Le décret du 4 février 1811 aggrava encore la situation déjà si difficile des journaux, en conservant que le Moniteur, le Journal de l’Empire, la Gazette de France et le Journal de Paris, lequel devient la propriété du gouvernement. À eux quatre, ils diffusent 31 000 exemplaires, en raison de l’étroitesse du lectorat (grandes et petites élites). Le Mercure, le Publiciste, le Journal du soir et le Courrier de l’Europe étant supprimés, plusieurs départements n’ont ainsi aucunes feuilles politiques (l’Ariège, la Corrèze, les Vosges, l’Eure). Malgré ce contrôle par les autorités, les Français ne dédaignent pas les journaux. A cette époque, on en décortiquait le contenu. Mais bien évidemment, c’est ce qu’on lisait entre les lignes qui importait. On n’était pas dupe. Au-delà des euphémismes, des exagérations, des chiffres, des explications suspects et des prévisions infondées, on jaugeait le ton, l’évolution des nouvelles publiées et les silences. L’opinion publique vivant en décalage d’une quinzaine voir d’une vingtaine de jours par rapports aux événements [8], toutes variations dans les publications provoquaient une importante activité rumorale.
Reprenant les traditions révolutionnaires de propagande militaire qu’il avait connues et mises en application en Italie et en Égypte, Napoléon fait publier à partir du 7 octobre 1805 un bulletin de la Grande Armée. L’Empereur faisait connaître à ses soldats les péripéties des hauts faits auxquels ils avaient participés et citait les noms de ceux qui s’étaient distingués. Le Bulletin offrait ainsi à la postérité la vision de l’histoire que l’Empereur souhaitait lui imposer [9]. Le Bulletin de la Grande Armée était aussi destiné aux civils et devait renforcer le moral de la Nation. Le moment de l’arrivée du Bulletin est un événement social important pour les communautés. Dès son arrivée dans les préfectures, on l’annonce dans toutes les villes, bourgs et villages, au son de la cloche ou de la caisse. On en donne immédiatement une lecture publique par le maire, l’adjoint, le greffier de la mairie ou toute autre personne qui serait commise à cet effet. On en faisait la lecture dans les lycées et les théâtres. Ce système de lecture publique semblait préférable à celui de l’affichage, au vu du taux d’alphabétisation faible dans les campagnes. De plus, les placards étaient facilement arrachés par les intempéries ou des mains criminelles.

Source : « La lecture des affiches de la rue de Castiglione », planche extraite des Tableaux de Paris sous le Premier Empire, Georg Emmanuel Opitz (1775-1841), peinture à l’aquarelle, 1831, Musée Carnavalet, Paris, France.

Source : « L’arrivée de la gazette au boulevard Montmartre », planche extraite des Tableaux de Paris sous le Premier Empire, Georg Emmanuel Opitz (1775-1841), peinture à l’aquarelle, 1831, cabinet des Estampes, Bibliothèque Nationale de France, Paris, France.
L’Administration des Postes :
L’Administration des Postes avait pour charge de surveiller le service des malles et celui des relais. Elle était autorisée à rompre les cachets pour pénétrer dans le secret des familles, isoler toutes les affections et intercepter toutes les correspondances. Un maillage de bureaux secrets, d’inspecteurs et de secrétaires des postes, une nuée d’employés chargés du triage des lettres, couvrait le territoire. Une lettre qui était ouverte sans qu’il y eût à la détruire, était renvoyée avec les traces de l’effraction du cachet. Le plus souvent, pour ne pas avoir la peine de faire un examen, on arrêtait la correspondance de toute une place ou de toute une région [10].
Quant aux soldats de la Grande Armée, ces derniers ne disposaient pas assez de temps pour écrire à leurs proches :
« Depuis vingt jours, il m’a été impossible de t’écrire. Il y a eu des moments où j’aurais bien voulu conserver le souvenir de ce que je voyais dans mon âme ou autour de moi, impossible d’écrire. Aujourd’hui tout le sublime de mon âme est de nouveau neutralisé par la société forcée, je ne dirais pas de tel ou tel, mais des hommes » [11].
A quoi se rajoute, une censure redoutable sur leurs courriers. Les lettres étaient souvent détruites plutôt que lues. Le maréchal Davout prescrit notamment des ordres dans ce sens [12]. Afin de transmettre du courrier à leurs proches, certains soldats passent par des solutions intermédiaires comme Villeneuve, lieutenant au 35e régiment, qui donne sa lettre des voyageurs en partance pour la France car, selon lui, « la poste déchire toutes lettres partant de l’armée » [13].
L’Administration des Postes, nous renseigne également sur les délais de distribution de la presse parisienne et ainsi de l’information à l’échelle nationale. Nous pouvons ainsi distinguer trois zones concentriques :
– La première englobe l’ensemble des localités situées à moins de 220 ou 250 kilomètres de Paris. Dans ces villes, à condition toutefois qu’elles soient desservies par la malle-poste du grand courrier, on reçoit chaque jour en soirée les journaux expédiés la veille.
– Les bureaux situés à une distance comprise entre 250 et 400 kilomètres de la capitale ne sont desservis que le surlendemain de la parution du journal.
– Les régions situées à plus de 400 kilomètres de Paris, c’est-à-dire la basse Bretagne et un bon tiers sud de la France, ne reçoivent la presse parisienne qu’avec un retard de trois à cinq jours. Les derniers relais atteints sont localisés dans les Pyrénées, les sud des Alpes et la bordure méridionale du Massif central. Il faut bien entendu compter un délai supplémentaire pour atteindre les communes rurales éloignées des relais principaux » [14].
Le transport du courrier depuis les relais desservis par la malle de Paris jusqu’aux bureaux secondaires se fait soit par voiture attelée, soit par piéton. Fréquemment, la malle est attaquée par des réfractaires et des déserteurs, qui enlèvent l’argent du gouvernement et les paquets des dépêches. Toutes ces interruptions brutales et inexpliquées du flux d’information provoquaient instantanément un sentiment d’inquiétudes parmi les populations véritablement assoiffées de nouvelles.
Malgré la bonne organisation du relais des postes établi sur le parcours de la Grande Armée [15]. Plus celle-ci s’enfonce à l’intérieur de la Russie, plus le courrier se voit désorganisé. Les lettres arrivent mal. On attend deux à trois mois, parfois plus :
« Huit mois d’impatience et de chagrin sont bien longs » [16].
« Oh ! Je ne puis supporter l’incertitude où je suis, elle me tue. Six semaines avant de recevoir ta réponse. Il n’y a pas de forces qui puissent soutenir une si horrible agitation » [17].
« Depuis mon départ de Metz, je n’avais reçu aucune lettre de ma femme. L’Empereur supposait tous ses soldats des conquérants pour qui les affections les plus chères n’étaient rien » [18].
« Un père bien malheureux, c’est Emery. Son fils cadet a été tué à l’affaire de Marmont. Il a été dans la plus horrible inquiétude sur l’aîné qui était en Russie. Il a été quatre mois sans en recevoir un mot. Sa première lettre lui a appris qu’il était arrivé à Dantzig, après avoir fait trois cents lieues à pied en novembre, décembre et janvier et, qu’il était mourant à l’hôpital. Je viens d’apprendre qu’il se porte mieux et qu’il est arrivé à Metz, chez son père » [19].
Bien entendu, il faut noter une différence entre la correspondance des particuliers et ceux de l’Empereur et de son premier cercle [20]. Le délai d’attente se réduit alors à deux voir trois semaines :
« L’estafette de Paris arrive en dix-huit jours. Les courriers se succèdent avec régularité, et l’on ne reste pas vingt quatre heures au Kremlin sans recevoir de nouvelles de France » [21].
« Il est arrivé cette nuit des estafettes parties les 26, 27, 28 octobre, qui sont passé à Wilna, le 4 novembre » [22].
Notes :
[1] Jean-Jacques ROUSSEAU (1712-1778), Fragments Politiques, Paris, éd. Gallimard, collection La Pléiade, tome III, p. 501, paragraphe 1.
[2] Services Historiques de l’Armée de Terre, C10/108, le général d’Hastrel au général Roget de Belloquet, commandant la 3e division militaire (Forêts et Moselle), 17 novembre 1812. D’Hastrel se référait au département des Forêts mais indiquait que tous les départements de l’Empire s’étaient bien comportés.
[3] Extrait de la lettre du préfet du département du Morbihan (Louis-Joseph-Victor Jullien) au ministre de l’Intérieur, en réponse à celle datée du 12 novembre 1812, Vannes, 21 novembre 1812, Archives Nationales, F1/cIII/Morbihan/12.
[4] Lettre de Joseph Fiévée en 1809, Correspondance et relations de J. Fiévée avec Bonaparte, Premier Consul et Empereur, pendant onze années (1802 à 1813), tome II, Paris, 1836, p. 399.
[5] G. DE FABER DU FAUR, Notice sur l’intérieur de la France, 1807, p. 35.
[6] Napoléon, dont l’intérêt pour les sciences mathématiques est indéniable, adhère aux conceptions de la « Mathématique sociale », qui naît au même moment. Elle tendait à révéler le retour précis des révolutions, avec la même rigueur que l’astronomie calculant à l’avance les éclipses. En 1812, Pierre-Simon Laplace écrit, sous forme de vulgarisation, « l’Essai philosophique sur les probabilités », un long développement d’une conférence qu’il avait faite à l’Ecole normale en 1795. Il y expose les grands principes de la théorie des hasards, et montre qu’elle s’applique naturellement à la vie des individus comme à celle des nations.
[7] « Conformément aux intentions de son excellence, on a commencé le 9 août à faire imprimer le bulletin des opérations de la Grande Armée en Russie : Cette publication continue toujours d’avoir lieu » – Extrait du « Compte de la situation politique et morale du département du Loiret pendant le 3eme trimestre de 1812 », envoyé par le préfet (Jean Pieyre) au ministre de l’Intérieur, Orléans, Archives Nationales, F1/cIII/Loiret/6.
[8] Nous verrons à ce sujet les tableaux « Le délai entre l’écriture du Bulletin et la publication dans le Moniteur » et « Le délai entre chaque publication du Bulletin dans le Moniteur », p. 30-31.
[9] Alfred FIERRO (1941-), André PALLUEL-GUILLARD (1940-) et Jean TULARD (1933-), Histoire et dictionnaire du Consulat et de l’Empire, article «Bulletin de la Grande Armée», Paris, éd. Robert Laffont, collection Bouquins, 1995, p. 575. Il faut noter que la lecture des bulletins de l’armée au sein des églises cessa d’être faite, à partir de 1805. Napoléon craignit qu’elle ne donne trop d’importance au clergé. Faire annoncer les victoires par le curé, c’eût été lui donner le droit de publier aussi les défaites, et les revers auraient eu ainsi plus de retentissement dans le pays. –Voir Joseph D’HAUSSONVILLE (1809-1884), L’Eglise romaine et le Premier Empire, 1800-1814, Paris, éd. Michel Lévy, 1868-1869, tome II, p. 46.
[10] Jean TULARD (1933-), L’Anti-napoléon, la légende noire de l’Empereur, Paris, éd. Julliard, 1965.
[11] Henri BEYLE (1783-1842), Correspondance de Stendhal, 1812-1816, établie par Henri Martineau, tome IV, Paris, éd. Le Divan, 1929. Extrait d’une lettre d’Henri Beyle à Félix Faure (conseiller auditeur à la Cour impériale à Grenoble), Smolensk, 9 novembre 1812.
[12] Des directives verbales sont données aux officiers supérieurs afin de ne rien dévoiler et de déjouer les espions.
[13] Pierre CHARRIE, Lettres de guerres, 1792-1815, Paris, éd. du Canonnier, 2004.
[14] Nous verrons à cet effet la carte « La Poste aux lettres en 1812 «, située en annexe, p. 162.
[15] Le Moniteur du samedi 9 mai 1812 (n° 130) nous signale que : « Russie, Pétersbourg, le 10 avril 1812 : L’administration des postes venait de prendre des mesures efficaces pour que les postes sur la route de la Russie-Blanche, par Luga, soient toujours bien servies, et que les courriers, tant militaires que ministériels, n’éprouvent jamais de retard. Il y aura constamment à chaque relais trente-six chevaux ».
[16] Madame d’Audenarde à son mari, écuyer de l’Empereur, 22 octobre 1812, Léon HENNET et Emmanuel MARTIN, Lettres interceptées par les Russes durant la campagne de 1812, publiées d’après les pièces communiquées par S. E. M. Goriaïnow (directeur des Archives de l’État et des Affaires Étrangères de Russie), annotation par Léon Hennet, introduction par Frédéric Masson, Paris, éd. La Sabretache, 1913, p. 176. Madame d’Audenarde écrit avec quelques exagérations tout de même. La lettre de son époux à mis seulement cinq mois à lui parvenir.
[17] Lettre de Madame de La Bourdonnaye à son mari, Arthur de La Bourdonnaye, baron de l’Empire, chef d’escadron au 12e régiment des chasseurs, 2e corps de réserve du général Montbrun, armée d’Allemagne, Paris, 24 septembre 1812. Léon HENNET et Emmanuel MARTIN, Lettres interceptées par les Russes durant la campagne de 1812, publiées d’après les pièces communiquées par S.E. Goriaïnow (directeur des Archives de l’État et des Affaires Étrangères de Russie), Paris, éd. La Sabretache, 1913.
[18] Antoine Flavien Augustin PION DES LOCHES (1770-1819), Mes campagnes. Notes et correspondance du colonel d’artillerie Pion des Loches, mises en ordre et publiées par Maurice Chipon, Paris, 1889.
[19] Antoine-Claire THIBAUDEAU (1765-1854), Mémoires, Paris, éd. Plon, troisième éd. de 1913, chapitre 11, p. 348.
[20] La lettre du 7 novembre 1812 de Napoléon à Marie-Louise, près de Smolensk, remarque : « Je recevais les tiennes [à propos des lettres de l’Impératrice] en douze jours au lieu de dix sept. Lorsque j’aurais pris mes quartiers, je les recevrais en huit ou dix «.
[21] Baron FAIN, Manuscrit de 1812, p. 128-129.
[22] Journal de l’Empire du lundi 16 novembre 1812, pour la date du 15 novembre 1812.